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Du thé, du chèvre, du miel, une cheminée et des bouches affutées

Du thé, du chèvre, du miel, une cheminée et des bouches affutées
  • Il est l'heure de s'installer confortablement et de faire le compte rendu de nos impressions face à nos rencontres artistiques: danse, littérature, théâtre, musique, cirque et tous les autres s'installent au coin du feu pour être commentés allègrement.
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5 mars 2016

Il n'était pas encore minuit ... Et la magie a opéré

                                  Les artistes de la Compagnie XY ont présenté "Il n'est pas encore minuit..." le 19 février à Odyssud (Blagnac).

 

   J'ai eu le plaisir d'aller voir la Compagnie XY après une longue et épuisante semaine de concours blanc. Je craignais donc de m'effondrer de fatigue et de ne pas pouvoir pleinement profiter du spectacle. C'était sans compter les enchaînements à couper le souffle des acrobaties imaginatives et poétiques de "Il n'est pas encore minuit...", qui a inauguré pour moi la découverte d'un groupe d'une générosité et d'une virtuosité que j'ai rarement eu le loisir de voir si bien se marier.

   Dès le début du spectacle, on est subjugué par le niveau technique du groupe, terme qui s'impose par ailleurs tout au long de la prestation, car tout en mettant en valeur chaque artiste, les "numéros" successifs nous présentent une unité indissociable, un organisme vivant qui conjugue à la perfection l'un et le multiple. Il me semble que le terme "numéro" ne convient pas aux moments de rencontre et de poésie qui se sont succédés sur scène, car il ne rend pas compte du fait que la performance et la discontinuité des acrobaties s'effacent au profit d'une harmonie remarquable, mais ne connaissant pas bien le milieu du cirque, je n'en trouve pas de meilleur. Toujours est-il qu'on en oublierait presque la qualité technique exceptionnelle des acrobates pour se laisser emporter par le rythme des corps qui se rencontrent, respirent, se courbent et se tendent pour constituer des formes étranges et mouvantes, rendues véritablement magiques par un éclairage discret qui va jusqu'à les plonger dans la pénombre, créant ainsi une sorte d'instant suspendu, hors du temps, où l'on oublie tout, et où l'on est complètement gagné par l'émotion que dégagent ces corps amassés, puis se séparant lentement dans un mouvement ascendant.

 

                                                         

 

 

    Les costumes sont très sobres, le décor inexistant: des simples projecteurs bordent les deux coulisses. Je suis impressionnée par le panel d'émotions que je suis emmenée à traversée: parfois émue aux larmes, parfois très tendue pendant les préparations (mais ce doit être lié à ma nature anxieuse), et souvent amusée par cette représentation qui ne manque pas d'humour (parfois absurde). Très peu d'éléments sont utilisés, mais la richesse et l'inventivité du spectacle n'en sont pas moins impressionnantes : on y exploite brillamment la rencontre des forces et des poids des corps. C'est une vraie histoire qui se déroule sous nos yeux, celle d'un groupe dont on ressent les moments forts et les difficultés. Une pluralité d'êtres qui s'adresse à une autre, celle de la salle, et cela fonctionne : les rappels sont nombreux et la quasi totalité du public est debout. En bref, je n'ai pas senti le temps passer et c'est sans doute l'un des meilleurs moments que j'ai vécu à Odyssud.

 

 

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